Meise (Belgique): Joyaux de l’hiver

Qui a dit qu’il ne se passait rien au jardin en hiver ? A Meise, venez découvrir dans un cadre bucolique, les joyaux végétaux de l’hiver : floraisons, écorces mises à jour par la chute des feuilles, les conifères et leur feuillage toujours vert… ou pas ! On entre dans le jardin

Qui a dit qu’il ne se passait rien au jardin en hiver ? A Meise, venez découvrir dans un cadre bucolique, les joyaux végétaux de l’hiver : floraisons, écorces mises à jour par la chute des feuilles, les conifères et leur feuillage toujours vert… ou pas !

Entrée du jardin botanique de Meise : l'ancienne ferme, logement du régisseur: un homme d'argile attend assis sur un bac de bois.
Entrée du jardin botanique de Meise : l’ancienne ferme, logement du régisseur.

On entre dans le jardin botanique par la ferme flamande, l’ancien logement du régisseur comprenant auparavant des écuries et une remise. Avec en main deux dépliants de visites thématiques, « La promenade des conifères » et « la promenade d’hiver », nous nous avançons alors sur la grande allée scintillante de givre en ce matin de janvier. Nous sommes impatients de découvrir les joyaux végétaux promis dans les deux brochures. La pelouse est encore blanche de gelées, mais le soleil hivernal tente déjà d’en effacer les traces. Nous avons admiré « Le temps », ourlée de blanc, une statue en bronze de Ch. Van des Stappen, créée en 1898. D’autres statues contemporaines jalonnent également la promenade faisant de ce parc un musée à ciel ouvert.

Descente vers le château

Fruits de nandinas ou bambous sacrés, aux feuilles rougies par le froid.
Fruits de nandinas aux feuilles rougies par le froid.

Ensuite, nous suivons la « drève d’honneur » apercevant quelques pans de la tour carrée du château parmi la végétation. Une double rangée de hêtres plantés en 1840 encadre la perspective. Quelques-uns ont encore leur parure rousse. Nous arrivons au jardin du château. Buis et hêtres y sont sculptés en parallélépipèdes, de hauteur moyenne, disposés en quinconce selon un schéma de jardin à la Française. Des boules de buis ponctuent le motif. Un aéropage d’hommes de pierre attire notre attention vers la métairie.

Nous débutons le parcours d’hiver

C’est là que commence le circuit de la promenade d’hiver, émaillée de fleurs qui se rient des frimas. Ainsi des nandinas aux belles grappes de baies écarlates ourlent-ils la façade du bâtiment. Des panonceaux ornés d’un flocon neige stylisé guident nos pas sur ce circuit intéressant de décembre à mars. Il faut compter une bonne marche de deux heures pour le parcourir en entier. Les bruyères des neiges, les pieds de griffon, aux bouquets de fleurs vert pomme, sont épanouis, malgré le froid. Le romarin a pourtant déjà produit une ou deux fleurettes le long de ses vigoureuses branches. Les cristaux de neige s’accumulent entre les pétales froufroutants des fleurs d’ivoire du camélia ‘Nobilissima’. Etonnant, ce petit rhododendron en fleurs à ce moment de l’année, un rhododendron de Sibérie aux petites corolles rose vif sur fond de feuillage pourpré par le froid !

Des écorces incroyables

La ronce d'ornement aux rameaux poudrés trône au milieu de la pelouse du jardin botanique de Meise (Belgique)
Ronce d’ornement

Hantant la grande prairie, cerisiers et bouleaux affichent leurs écorces remarquables, surtout sous ce soleil rasant. Drôle de buisson aux jeunes rameaux jaunes, rouges et verts que ce leucothoé. Les ronces d’ornement à la silhouette évasée font aussi admirer leurs rameaux poudrés de blanc aux extrémités pourprées. Le cornouiller blanc est hérissé de jeunes rameaux rouge sang. D’autres variétés ont également une écorce orange ou jaune presque fluo.

350 espèces de Conifères

Notre promenade se poursuit vers la collection de conifères. Car le jardin botanique en possède plus de 350 espèces différentes originaires de tous les continents, sur les 600 répertoriées actuellement. Le parcours débute au pavillon de chasse avec un pin maritime, un pin à queue de renard dont certains exemplaires américains ont plus de 3000 ans.

C’est où

Jardin botanique de Meise, Domaine du Bouchout, Nieuwelaan, 38, 1860 Meise (Belgique). Tél. : + 32 (0)2 260 09 70.  Ouvert de 9 heures 30 à 17 heures (octobre à mars) ou 18 heures 30 (avril à septembre). En hiver, possibilité de visites nocturnes certains soirs et visites ludiques des floraisons d’hiver pour les enfants.

En voiture : depuis Paris, 320 km, par l’A 1 et l’E 19, comptez 3h30 ; depuis Lille, 125 km, par l’A 8, comptez 1h45 ; depuis Reims, 290 km par l’A 26, comptez 3 h.

A Bruxelles, prendre le « ring 0 », direction l’autoroute A12 vers Anvers, sortie 7a, à 3 kilomètres après l’Atomium que l’on ne peut manquer d’apercevoir, c’est la sortie n°3 « Meise ». Suivre ensuite les panneaux « Nat. Plantentuin ». Le jardin est tout près de l’autoroute, très facile d’accès lorsque l’on vient de Bruxelles.

En train : Bruxelles – nord est la gare la plus proche (env. 10 km), bus n°250 ou 251, arrêt « Plantentuin Meise » juste devant l’entrée principale.

Contact :Visitbrussels, rue royale à Bruxelles. Tél. : + 32 (0)2 513 89 40.

Pourquoi y aller ?

Les vestiges du château très endommagé lors de la seconde Guerre Mondiale, qui fut la demeure de la soeur du roi Léopold II.
Les vestiges du château très endommagé lors de la seconde Guerre Mondiale.

– Pour l’histoire mouvementée du jardin : elle commence un peu avant la révolution française quand l’empereur d’Autriche Joseph II transfère à Bruxelles l’université catholique de Louvain et son jardin botanique. Mais ce dernier ne sera créé au sud de Bruxelles qu’un peu après la révolution en 1796 sur la Montagne de la Cour.

Déménagements

Ensuite, sous l’occupation hollandaise, le jardin dit « de la montagne de la Cour » se déplace, en 1826, vers l’actuelle rue Royale. La Belgique acquiert son indépendance en 1830 et le jardin devient propriété d’état en 1870. En janvier 1939, le jardin botanique s’installe enfin à Meise, à une dizaine de kilomètres du centre de Bruxelles, dans le domaine du Bouchout, ancienne propriété royale où vécut la sœur du roi Léopold II, Charlotte impératrice du Mexique. La seconde guerre mondiale laisse le château en ruine. L’orangerie, la tour carrée du XIVe siècle et quelques bâtiments persistent encore aujourd’hui après rénovation. En 1967, il devient le jardin botanique national de Belgique, puis en 2014, l’Etat passe la main. Sa gestion revient désormais à la commune de Meise.

Pour la collection remarquables de conifères, plus de 350 espèces différentes venues du monde entier sont ainsi regroupées dans le coniferetum ou dispersés dans le jardin et les serres : céphalotaxus de Chine (Cephalotaxus fortunei), désespoir du singe (Araucaria araucana), éphédra d’Amérique (Ephedra americana), ginkgo (Ginkgo biloba), mélèze doré de Chine (Pseudolarix amabilis), mélèze d’Europe (Larix decidua), métaséquoia (Metasequoia glyptostroboides), pin à queue de renard (Pinus aristata),  podocarpus (Podocarpus nivalis), torreya (Torreya californica x nucifera)…

Ce que l’on préfère

Les inattendus parfums d’hiver : celui du sarcococca, émaillé de ces drôles de fleurs crème, aux pétales effilés qui sentent si bon le miel ; celui aussi des épis jaunes du mahonia ‘Winter Sun’, dont les effluves qui rappellent le muguet ; également les senteurs d’amande du forsythia blanc ; la fragrance fleurie (de loin la plus puissante des trois) des fleurettes si délicates du chèvrefeuille d’hiver ; celle de narcisse et de jacinthe mêlés du chimonanthe ; l’odeur d’œillet de la viorne de Bodnant aux fleurs nuancées de rose plus ou moins soutenu ; et, enfin, le parfum enivrant de la viorne parfumée d’hiver, rappelant l’héliotrope…

Dépouillés de leurs feuilles, les arbres laissent voir leur silhouette majestueuse au jardin botanique de Meise (Belgique).
Dépouillés de leurs feuilles, les arbres laissent voir leur silhouette majestueuse.

Le « palais d’hiver » : un ensemble de 13 grandes serres, dont la plus haute atteint 16 mètres de haut, couvrant un hectare. C’est agréable de s’y réfugier ensuite, après plus de deux heures de balade dans le froid. Comme dans beaucoup d’autres serres, les plantes frileuses sont réparties en fonction de leurs exigences climatiques : serre méditerranéenne, serre tropicale, serre des déserts… Près de 10 000 espèces différentes sont cultivées ici sur les 18000 que comporte le jardin botanique.

Deux serres thématiques

Mais deux serres offrent une présentation thématique, très pédagogique. Premièrement, trace de l’époque coloniale, la serre « Mabundu » présente-t-elle des plantes tropicales utiles : bananier et son régime, cacaoyer et ses cabosses, cocotier, caféier, vanillier et ses lianes fleuries… Deuxièmement, la serre de l’évolution retrace exemples végétaux à l’appui 500 millions d’évolution végétale, des algues vertes aux plantes à fleurs les plus sophistiquées.

Prolonger la visite…

Pour prolonger le séjour, à Meise, le Falko hôtel, alliant confort et charme, à partir de 155 € la nuit en chambre double. Stationstraat, 54/A. Tél. : + 32 (0)2 263 04 50.

Pour se restaurer, à Brussegem (6,5 km de Meise), le Havana Club, un bar à tapas et cuisine espagnole, décor à l’unisson, à l’ambiance chaleureuse. A partir de 25 € la grande assiette de tapas chauds et froids pour 2 personnes. Ouvert le soir du jeudi au dimanche. Bollestraat, 47. Tél. : +32 (0)471 23 62 33.

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