Au cœur de la petite cité de caractère de Joinville en Haute Marne se niche une de ces élégantes résidences de plaisance en vogue au XVIIe siècle, entourée d’un jardin où fruit, buis, symétrie et fantaisie se côtoient avec bonheur. L’entrée est sur l’arrière du château. Sur la droite, en
Au cœur de la petite cité de caractère de Joinville en Haute Marne se niche une de ces élégantes résidences de plaisance en vogue au XVIIe siècle, entourée d’un jardin où fruit, buis, symétrie et fantaisie se côtoient avec bonheur.
L’entrée est sur l’arrière du château. Sur la droite, en entrant, en contrebas, le long de la façade est (arrière), des parterres de broderies de buis taillés sont égayés de toutes sortes de fleurs qui changent avec la saison. L’ensemble est entouré d’arbres fruitiers en contrespalier. De grands ifs sculptés, alignés en haie d’honneur, constituent le toparium (créé en 2015), une sorte de catalogue vivant des formes géométriques de topiaires que l’on peut trouver dans les jardins du Château de Versailles. Le château, élégant, entouré de douves sur trois côtés semble flotter sur l’eau. Longeant le canal qui prolonge les douves, d’autres parterres de broderie rythment la promenade. Ils accueillent de la lavande, de la santoline, des fleurs plus saisonnières comme des tulipes au printemps ou des cléomes, œillets d’Inde, lin… en été. Des arbres fruitiers palissés s’appuient sur le mur qui clôt le domaine au sud. Là encore des allées surélevées offrent un point de vue en surplomb sur ces entrelacs de buis.
Face au château s’alignent le jardin Renaissance. Géométrie, symétrie, ligne droite sont la règle de sa composition. Les allées se croisent en croix. Les parterres sont d’exacts carrés. Deux grands carrés soulignés d’un triple feston – du buis en bordure basse, des rosiers de Provins, des treillages en bois – regroupent d’un côté des aromatiques (hysope, thym, cerfeuil…), de l’autre des plantes médicinales : digital, germandrée, aconit… « une officine naturelle à portée de main » selon les dires d’Olivier de Serres.
Le parc pittoresque est la partie la plus naturelle du jardin, avec ces grands arbres, de grands espaces, une ombre rafraîchissante… que l’on apprécie les chaudes après-midi d’été. Cette partie du jardin a été rénovée en préservant les vieux arbres présents et en en ajoutant d’autres d’essences plus rares – hêtre pourpre, copalme d’Amérique (Liquidambar styraciflua), frêne panaché (Fraxinus excelsior ‘Variegata’)… – afin de la transformer en arboretum. Les anciens canaux suivent désormais un cours sinueux comme s’il s’agissait d’une vraie rivière qui paresse dans l’herbe fraîche. Les allées ondulent entre les arbres. Un couple s’accorde une pause dans les chiliennes rayées disposées ici et là à l’ombre.
C’est où
A Joinville (52300). Tél. : +33 (0)3 25 94 17 54. Informations pratiques, cliquez ici
Ouvert du 26 mars au 30 octobre. Tous les jours sauf le mardi du 30 mai au 18 septembre, uniquement le week-end aux autres périodes d’ouverture.
En voiture : depuis Paris, 240 km, par l’A 5 direction Chaumont, ou par la N 4 via Saint-Dizier, puis N 67.
En train : gare de Joinville (à 2 h 30 de Paris)
Contacts : maison du tourisme de Haute-Marne : 03 25 30 39 04. www.tourisme-hautemarne.com ou tourisme-champagne-chaumont.com
Pourquoi y aller ?
- Pour la structure originale du jardin, élaboré à deux époques différentes : le jardin Renaissance, son tracé strict et ses cultures utilitaires agencées de façon très esthétique ; le jardin romantique ou parc pittoresque, sa rivière artificielle et ses grands arbres.
- Pour la star du jardin Renaissance qui barre la perspective au bout de cette allée centrale : une tonnelle en bois, un berceau pour être plus exact dans la terminologie, couverte de vigne. Pure création contemporaine, elle est inspirée d’une illustration du songe de Poliphile. Des bancs incorporés dans la structure permettent de s’y attarder pour jouir de son ombre et surtout admirer le travail du bois et l’habileté des artisans qui l’ont réalisée.
Ce que l’on préfère
- Le verger et ses plus de 365 arbres dont 70 variétés anciennes dont la plupart étaient déjà connues au XVIIe siècle : la prune ‘Perdrigon’, violette, allongée, le plus souvent séchée en pruneau, la pomme ‘Rambour d’Hiver, une variété française dont les origines remontent au début du XVIIe siècle, ou la poire ‘Cuisse Madame’, petite à la chair un peu croquante et juteuse.
- La collection de plus de 150 variétés de buis différentes, agréée par le CCVS (Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées) : elle est nichée dans le sous-bois. Certains sujets déjà de belle taille commencent à être sculptés en formes animalières ou fantastiques. A vous de deviner ce qu’ils vont devenir !
- L’histoire mouvementée du château et des jardins : Construit par Claude de Lorraine, baron de Joinville et duc de Guise, au début du XVIe siècle, la propriété ne fut jusque la Révolution qu’une demeure de plaisance où l’on venant se reposer ou accueillir des amis, une « maison de campagne », le « château d’en-bas ». Au milieu du XIXe siècle, dans un état critique, il est racheté par un riche maître de forge de la région qui en améliore le confort intérieur et l’entoure d’un parc romantique à l’anglaise. Fin des années 70, la propriété est rachetée par le conseil régional de Haute Marne, le jardin est classé aux Monuments Historiques. Côté jardins, la rénovation met l’arbre fruitier à l’honneur.
Prolonger la visite…
Impossible d’échapper à cet incontournable quand on vient en Haute-Marne : Le « parcours De Gaulle » à Colombey-Les-Deux Eglises (40 km de Joinville). Rendez-vous au Mémorial Charles de Gaulle. Tous les jours du 1er mai au 30 septembre ; fermé le mardi du 1er octobre au 30 avril. Tél. : +33 (0)3 25 30 90 80. www.memorial-charlesdegaulle.fr. 16,50 € (adulte).
Pour séjourner, Le Val du Roy, chambre d’hôtes dans un ancien couvent du XVIIe, 22, rue de Valleroy, 52300 Joinville. Tél. : +33 (0)6 07 55 43 67. Chambre double : 90 €.
Pour se restaurer : restaurant Le soleil d’Or, 9, impasse des Capucins 52300 Joinville. Tél. : +33 (0)3 25 94 15 66. Maison de caractère. Menus de 15 à 28 €. Fermé dimanche et lundi.