Entre Cherbourg et la côte nord, le chêne liège de Gonneville, tricentenaire, est une véritable énigme. Qui l’a planté ? Pourquoi cette espèce ? Sans réponse, on ne peut alors qu’imaginer l’histoire de cet arbre impressionnant. Les chênes lièges sont originaires d’Afrique du Nord. Aussi sont-ils plutôt des familiers des forêts de
Entre Cherbourg et la côte nord, le chêne liège de Gonneville, tricentenaire, est une véritable énigme. Qui l’a planté ? Pourquoi cette espèce ? Sans réponse, on ne peut alors qu’imaginer l’histoire de cet arbre impressionnant.
Les chênes lièges sont originaires d’Afrique du Nord. Aussi sont-ils plutôt des familiers des forêts de la Côte d’Azur que des rivages de la Manche. Et pourtant le chêne-liège de Gonneville, classé « arbre remarquables » depuis 2004, pousse depuis plus de 300 ans près du château à quelques kilomètres au nord – est de Cherbourg. La commune de Gonneville se partage l’aéroport de cette métropole avec sa voisine Maupertus.
D’origine inconnue
Des origines de ce chêne-liège tricentenaire, on ne sait rien, car il fut planté, en des temps perturbés. Juste avant, pendant ou juste après la révolution, on ne sait pas exactement. Ce qui certain, c’est qu’il n’a pas été exploité : c’est un arbre d’agrément, placé là pour témoigner de la richesse du propriétaire.
L’histoire du château se lit dans ses vestiges. De 920 à 1330, la demeure appartient à des grandes familles normandes dont des proches de Guillaume le Conquérant. Puis, elle est fortifiée et transformée en château féodal dont seuls persistent le donjon et sa poivrière ainsi que deux tours d’enceinte. En 1559, les nouveaux occupants en démolissent une grande partie pour édifier un château renaissance cerné de douves en eau. En 1641, les propriétaires d’alors ont ajoutés écuries et celliers à l’avant du château.
Les propriétaires se succèdent à Gonneville
A la Révolution, le château appartient à Jean Nicolas de Berruyer, capitaine des dragons des régiments de la Reine qui décide d’émigrer dans des contrées plus clémentes en 1792. Les révolutionnaires investissent alors le château, le mobilier vendu comme bien national. Après la période troublée de la Révolution, la propriété passe de main en main, subissant les outrages du temps et ceux de travaux malvenus de certains propriétaires. Quand, ensuite, en 1954, Nadal et Régine de Montfort l’acquièrent, il faut sérieusement rénover les bâtiments. Ce qu’ils font pour, disent-ils, « créer un lieu de vie et de rassemblement familial ». Aujourd’hui, c’est leur fils François de Montfort qui habite le domaine.
C’est où
Château de Gonneville, 50330 Gonneville. Tél. : +33 (0)2 33 22 90 92. Le chêne-liège classé « arbre remarquable » est en accès libre.
En voiture : Depuis Paris, 360 km, par A13 et N13, comptez 4 h ; depuis Rennes, 230 km, par A84 et N174, comptez 2 h30 ; depuis Le Mans, 280 km, par A28, A88 et N814, comptez 3 h.
En train : gare de Cherbourg (14 km)
Contacts :
- Manche Tourisme : maison du département 98, route de Candol, 50000 Saint-Lô. Tél. : + 33 (0)2 33 05 98 70.
- Office de tourisme Cherbourg-Cotentin : 14, quai Alexandre III, 50100 Cherbourg-en-Cotentin. Tél. : + 33 (0)2 33 93 52 02.
Pourquoi y aller ?
– Pour l’originalité de cette espèce – Quercus suber – dans la région. Ce chêne liège tricentenaire, ici, fait figure d’arbre exotique. Rien d’exceptionnel, me direz-vous, dans cette région au climat doux où croit dans certains jardins une flore australe des plus surprenantes. Oui, mais ce chêne a été planté là bien avant la mode des jardins « d’acclimatation », initiée au XIXe siècle, dans la région, entre autres, par Emmanuel Liais, scientifique, explorateur, qui créa le jardin éponyme dans Cherbourg même.
– Pour son emplacement insolite, près d’un petit bâtiment au toit de lauze, autrefois employé pour sécher les fruits récoltés sur la propriété, le fruitier. Ensuite, la « maison du chêne », comme on l’appelle aujourd’hui, a été transformée en gîte pour vous permettre d’admirer plus longtemps ce chêne-liège tricentenaire. Installé sur une terrasse entourée d’un muret de pierre, il domine une grande pelouse. Ses petites feuilles laissent bien voir la majesté de sa silhouette au bel équilibre.
Ce que l’on préfère
Ses mensurations impressionnantes :
- 11 m de haut,
- 14 m d’envergure,
- avec un tronc de 2 m de haut et 6,50 m de circonférence (à 1,30 mètres du sol).
Prolonger la visite…
Ne passez pas à Cherbourg sans un détour à La Cité de la Mer, implantée sur le site de l’ancienne Gare maritime transatlantique de Cherbourg. Car ce bâtiment art déco de plus d’un hectare, propose, depuis 2012, un nouveau parcours « Titanic » (elle accueillit en 1912 le célèbre paquebot en escale). Et toujours la visite du sous-marin « Le Redoutable » et des profondeurs de la mer, avec de spectaculaires aquariums…
Autres arbres remarquables à découvrir ? Cliquez ici
Pour séjourner, louez le gîte de la maison du chêne pour s’endormir, se réveiller auprès de cet arbre vénérable, multi-centenaire et l’enlacer pour en capter la positive énergie ! Car, ancien fruitier, cette construction, au toit de lauze, insolite dans la région, est, aujourd’hui, dotée de 3 chambres, et accueille facilement une famille. A réserver auprès de Marie-Françoise Bonneaud au +33 (0)6 83 53 97 73. Mail : mfbonneaud@gmail.com.
Pour se restaurer, à Cherbourg-en-Cotentin (14 km de Gonneville), le Vauban, cuisine moderne et créative ; menu du marché à partir de 25 €, gourmand autour de 45 € environ. 22, quai de Caligny. Tél. : + 33 (0)2 33 43 10 11.