L’attachant jardin de Marie-Ange (Pas de Calais)

Dans une petite région vallonnée du Pas de Calais, Marie-Ange a conçu son jardin avec gourmandise. Ce n’est pas une collectionneuse, mais une amoureuse des plantes qui en parle avec un enthousiasme communicatif. Avec les graminées, je compose mes massifs comme je fais un bouquet. Nous sommes dans les « 7

Dans une petite région vallonnée du Pas de Calais, Marie-Ange a conçu son jardin avec gourmandise. Ce n’est pas une collectionneuse, mais une amoureuse des plantes qui en parle avec un enthousiasme communicatif.

Avec les graminées, je compose mes massifs comme je fais un bouquet.

Nous sommes dans les « 7 vallées ». Comme son nom l’indique, la région est sillonnée par sept cours d’eau qui y creusent leur vallée. Le paysage est vallonné contrastant avec les grandes plaines du Pas de Calais. Rien ne convenait mieux au jardin de Marie-Ange que ce petit territoire atypique. La commune s’appelle Croisette. Mais cette Croisette-là est bien loin des projecteurs et de la Méditerranée. La Mer du Nord est à 50 kilomètres. Aussi le climat est-il plutôt océanique. Jamais très froid, mais bien humide. Les végétaux adorent et cela se voit ! Les massifs sont foisonnants et généreux.

La collection d’arrosoirs de Marie-Ange fait des envieux.

Jardinière, Marie-Ange l’est de naissance ou presque. Elle est native de ce village et a disposé d’un jardin pendant toute son enfance. Aussi être entourée de plantes, est-il un besoin. Quand elle a vécu en appartement à Paris pendant sept ans, son balcon croulait sous la végétation. Lorsqu’elle revient vivre à Lille dans les années 1980, Emile, son mari, et elle acquièrent cette maison et son terrain rectangulaire d’environ 7000 m² comme résidence secondaire. Elle commence donc son jardin au rythme de ses week-ends « à la campagne ».

Sur le terrain, il n’y a rien qu’un vieux pommier. C’était une prairie. Mais de ce vieux pommier, Marie Ange fera le pivot de tout l’aménagement de son jardin. Elle y appuie sa grande pergola faite de gros rondins sur laquelle court quelques rosiers, des clématites – ses fleurs préférées surtout C. viticella ! -, un kiwi… La perspective s’admire de la maison : elle doit être attrayante en toute saison. C’est d’ailleurs un peu le credo de Marie Ange. Elle n’a pas succombé à la folie des rosiers car elle voulait un jardin en fleurs pendant longtemps. Les roses qu’elle sélectionne se transforment en fruits décoratifs après la floraison, prolongeant ainsi le décor.

C’est où

Jardin de Marie Ange, Marie Ange Herduin, 1 rue du Stade, 62130 Croisette. Tél. : + 33 (0)3 21 04 47 47. Ouvert d’avril à octobre sur rendez-vous. Visites libres ou guidées.

En voiture : depuis Lille, 50 km par A1; depuis Paris, 175 km par A16 ; depuis Rouen, 185 km par A28.

En train : via Hesdin, la gare la plus proche (19 km)

Contacts :

Pourquoi y aller ?

Pour la spontanéité du jardin…

Dans le verger de Marie Ange, les variétés locales bien adaptées au climat, croulent sou les fruits.
Marie Ange a créé un verger de variétés très locales.

… et le choix végétal très « pointu » – car le gendre de Marie Ange, Antoine Breuvart (voir plus loin) est un de ces pépiniéristes « fou de plantes » – très bien adapté au lieu. Les Persicaria amplexicaule agitent leurs petits épis pourpres. Le rodgersia déploie ses grandes feuilles de marronnier en collerette. Les ombelles chargées de graines de l’angélique pourpre nous dépassent d’une tête. Les crocosmias ‘Lucifer’ s’invitent un peu partout : leurs gros fruits verts et côtelés ont remplacé leurs fleurs écarlates… Enfin, la partie plus sauvage du jardin accueille un verger de variétés locales acquis en 1999 et une prairie fleurie qui relie le jardin au verger en 2003.

Pour la richesse végétale du sous-bois…

le fusain ailé (Euonymus alatus) devient écarlate à l'automne.
Fusain ailé (Euonymus alatus)

Il rassemble une belle collection d’hydrangéas. Parce que le sol est légèrement acide, il y en a quelques-uns bleus. Un gunnéra rivalise avec les kirengeshomas, en pleine floraison, pour occuper le terrain. Les pétasites et les consoudes couvrent le sol de leur feuillage dense. Hostas et fougères commencent à roussir avec l’automne. Un fusain ailé aux feuilles rouge vif se fait remarquer au pied d’un bosquet de bouleaux. Enfin, pommiers d’ornement et viornes et cornouillers asiatiques (Cornus kousa) mûrissent leurs fruits que les oiseaux ne tarderont pas à déguster.

Pour rencontrer Marie Ange…

Dans la serre, Marie Ange propose un moment convivial en fin de visite.
La petite serre du jardin accueille les semis, boutures et… les visiteurs en fin de parcours.

Incorrigible bavarde, elle parle si bien de ses plantes qu’elle vous donne envie d’en planter tout de suite. Elle n’est pas avare de conseils. Car c’est une jardinière avisée, enthousiaste et partageuse. C’est un peu pour cela qu’elle ouvre son jardin au public. Au terme de la visite, elle vous expose tous ses projets pour faire évoluer son jardin. Comptez deux heures de balade au minimum qui se termineront sûrement dans la petite serre ou autour d’un guéridon dans le jardin si le temps le remet. Marie Ange vous fera déguster son eau de rhubarbe, sa confiture de pommes de terre ou son sirop de fleurs de sureau.

Ce que l’on préfère

Les chambres de verdure de Marie Ange

Enveloppées de charmilles, elles mêlent vivaces et graminées. Les haies taillées ne sont pas trop hautes pour ne pas enfermer le visiteur, mais suffisamment tout de même pour lui ménager des surprises. Les graminées donnent beaucoup de naturel aux massifs. Bien sûr, il faut qu’elles soient bien adaptées aux conditions climatiques. Aux trop grands miscanthus qui supportent mal le vent très fréquent dans la région, elle préfère les poas, particulièrement Poa labillardieri à la silhouette ébouriffée d’un bleu étonnant et les deschampsias aux épis si légers, parfaitement adaptés au terrain argileux du jardin. Elle plante aussi beaucoup de calamagrostis à la silhouette dressée plus raide façon chandelle. La légèreté des graminées, leur blondeur permettent d’associer n’importe quelles couleurs entre elles sans craindre la faute de goût.

Depuis que j’emploie beaucoup de graminées, je me préoccupe moins des associations de couleurs. 

La fantaisie du potager

Un joyeux fouillis de fleurs, de légumes et d’herbes, sur le côté de la maison, pas très loin de la cuisine. Les amarantes pourpres et les persicaires penchent leurs hautes tiges sur les citrouilles rebondies. Des haricots pourpres s’enroulent autour de leur support vers le soleil. Les premières frisées blanchissent sous leur cloche opaque. Les choux commencent à pommer. Les poireaux dressent leur panache de feuilles bleutées. Les capucines déroulent leur tapis de feuilles rondes encore émaillées de quelques corolles aux couleurs vives.

Prolonger la visite…

A moins de 10 km de Croisette, 2 visites à ne pas louper si vous restez quelques jours sur place :

  • L’abbaye de Belval, à Troisvaux (9 km de Croisette),  née à la fin du 19ème siècle, qui revit grâce à des passionnés : création d’un gîte d’étape et relance de la production des fromages. Bar à fromages ouvert du mardi au dimanche (crudités, charcuterie fromages) à partir de 11 €. Ouvert lundi de 14h30 à 18h, dimanche de 11h à 18h, du mardi au samedi de 10h à 18h. Tél. : 03 21 04 10 15.
  • La pépinière Antoine Breuvart, à Ramecourt (5 km de Croisette), Une bonne partie des plantes du jardin sont disponibles ici. Antoine est le gendre pépiniériste de Marie-Ange ! 898, rue Charles-Chopin. Tél. : + 33 (0)6 75 76 48 33.

Pour une halte – détente, à Vieil-Hesdin (17 km de Croisette), la Grange de Sophie, une chambre d’hôtes avec accès au jardin (pique-nique possible), et balade autorisée dans le verger de 150 pommiers. Chambre pour deux 85 €. 11, rue Basse. Tél. : + 33 (0)6 08 34 49 33.

Pour un séjour au vert, à Grigny (17 km de Croisette), le gîte Mela Rosa dans le jardin de la pépinière du même nom, pour 4 personnes. 150 € le week-end ; à partir de 285 € la semaine. 105, rue du Bois Tahon. Tél. : + 33 (0)3 21 81 75 10.

Pour les gourmands, à Saint-Michel-sur-Ternoise (8 km de Croisette), le restaurant Catherinette, à la source de la Ternoise, cuisine créative d’un chef passionné des produits de la mer. Menu à partir de 20 €. Route d’Ostreville. Tél. : + 33 (0)3 21 03 12 42.

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